Les monolithes dans l’architecture monumentale de l’Arabie du Sud antique
Au XIXe siècle les premiers visiteurs du Yémen, parmi lesquels Joseph Halévy, ont été surpris et s’enthousiasmèrent pour ces « énormes pierres taillées » qui étaient utilisées dans l’architecture de nombreux monuments antiques qu’ils identifièrent à juste titre comme des sanctuaires. En l’absence de fouilles archéologiques et de dégagements ce sont bien souvent ces seules grandes pierres qui émergeaient ; encore parfois in situ, elles signalent la présence de temples extra- et intra-muros.
Aucune étude scientifique n’a encore été consacrée à l’emploi architectural de ces grandes pierres qui ne sont mentionnées que brièvement dans les articles consacrés à l’architecture religieuse ou aux techniques de construction. Notre contribution tente de faire le bilan sur les connaissances que nous avons de ces monolithes qui caractérisent l’architecture monumentale de l’Arabie du Sud antique. Les recherches actuelles menées à Ma’rib et à Sirwâh et surtout les tentatives de fouilles de sauvetage dans le Jawf contribuent aujourd’hui à une approche renouvelée de cette architecture en cours de pillage et de destruction.