Construire comme à Rome dans le sud-ouest de la Gaule avant le principat
Chistian Darles, Philippe Gardes, Daniel Schaad, Michel Vidal, Catherine Viers
Article publié dans l’ouvrage “Les modèles italiens dans l’architecture des IIe et Ier siècles avant notre ère en Gaule et dans les régions voisines” – Collection Bibracte N°30
La zone d’étude qui nous incombait pour dresser un bilan des modèles italiques des IIe et Ier s. av. n. è. englobe la partie sud-ouest de la Gaule et le territoire des Volques Tectosages. Cette délimitation géographique et la fourchette chronologique ont de toute évidence influencé la collecte des données. On peut dès à présent affirmer qu’aucun élément d’architecture italique reconnu n’est antérieur au Ier s. av. n. è., mais une majorité d’indices relève de la première moitié de ce siècle, affecté par d’importants changements géopolitiques. Les Volques Tectosages, auxquels on doit probablement rattacher les Tolosates, sont alors intégrés à la province romaine de Transalpine, dont la création se situe à la fin du IIe ou au tout début du Ier s. av. n. è. (Gros 2008, p. 15-18). Leur territoire en constitue la limite occidentale avec pour chef-lieu l’agglomération de Tolossa (Gardes et al. 2009) qui est attestée pour la première fois en 105-106 av. n. è. Trois grands secteurs géographiques sont concernés par la documentation existante :
- le Toulousain, avec l’oppidum de Vieille-Toulouse, et Cornebarrieu, aux confins de la Provincia ;
- le territoire du peuple des Rutènes, avec ses deux agglomérations majeures de Rodez et Millau-La Graufesenque, dont l’histoire est intimement liée à celle de la conquête romaine et du commerce avec l’Italie, ainsi que l’agglomération sanctuaire de Salles-la-Source ;
- le territoire des Ausques, un peuple aquitain frontalier des Volques Tectosages, dont le chef-lieu, avant son transfert à Auch, pourrait être Roquelaure-La Sioutat.