L’APPROVISIONNEMENT EN EAU DE ZAMA (TUNISIE). LE BARRAGE D’AÏN JEBOUR

Le barrage antique d'Aï Jebour à Zama

Ahmed Ferjaoui (Institut national du Patrimoine, Tunis)
Jean‑Marie Pailler (Université de Toulouse 2-le-Mirail [IUF], TRACES-UMR 5608, Toulouse)
Christian Darles (École nationale supérieure d’architecture, Toulouse)
Avec la collaboration de Jean‑Louis Bordes (École centrale des Arts et Manufactures, Paris)

 

Une étude sur le thème de l’adduction d’eau s’imposait à Zama et dans ses environs pour deux raisons (figure 1). D’abord parce que la « grande histoire », celle de la bataille de 202 avant J. C., nous montre Hannibal et Scipion en quête de la meilleure position pour l’alimentation de leurs troupes en eau1. En second lieu, parce que l’exploration de terrain, reprenant celle réalisée dans les années 1900, n’a cessé de confirmer l’importance de la ville antique et de ses « monuments des eaux », dont le grand barrage d’Aïn Jebour (figure 2).

Grâce à une coopération jusqu’à ce jour exemplaire entre archéologues tunisiens de l’Institut National du Patrimoine et français de Toulouse (université de Toulouse 2-le-Mirail, CNRS, École nationale supérieure d’architecture de Toulouse, Institut universitaire de France), conforme aux accords-cadres de 2002 associant l’INP et les organismes français, une réelle capacité collective s’est développée, permettant de faire face à un travail qui s’est révélé aussi considérable que passionnant. Celui-ci s’inscrit dans une tendance récente de la recherche en terre d’Afrique, qui a vu, un siècle après les explorations pionnières de Gauckler, et dans le même temps que de brèves synthèses2, s’esquisser tout un courant de nouvelles recherches de terrain : celles conduites par N. Ferchiou au Temple des eaux de Zaghouan3, par J.‑L. Paillet sur l’aqueduc de Cherchell4, sous la direction de H. Ben Hassen et L. Maurin à Oudhna5, celles d’étudiants dirigés par M. Khanoussi à Dougga ou à Uchi Maius6, la synthèse préliminaire sur le Nord tunisien de A. Chouchane (Diplôme d’Études Approfondies de l’Université de Bordeaux 3) ou bien les restaurations récentes et en cours de l’aqueduc de Carthage…

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